Domaine | Grammaires françaises, remarques et traités sur la langue française |
Secteur | Grammaires françaises du 16e s. [2217] |
Auteur(s) | Meurier, Gabriel |
Meurier, Gabriel Datation: Ca 1520- ca 1587 (?). Né à Avesnes en Hainaut (aujourd’hui Avesnes sur Helpe), sous domination autrichienne, Gabriel Meurier part pour Anvers en 1547. Il est d’abord employé au service de commerçants anversois, mais s’établit comme maître d’école sans doute en 1548, année de son admission dans la confrérie de saint Antoine, dont il est trois fois le doyen (1564, 1572, 1575). Il est rayé de la liste des maîtres d’école en 1579 « en raison de sa conduite inconvenante » (rapport de P. Heyns et A. Gielis, doyens en 1579). Il revendique son catholicisme et « le partie catholique est assez indulgent à l’égard de ses frasques » (Demaizière éd. 2005, p. 11).Outre sa Grammaire françoise, il est l’auteur d’ouvrages de livres d’instruction souvent multilingues, souvent à l’usage des marchands (vocabulaire français – flamand, colloques ou propos familiers, conjugaisons, Traité pour apprendre à parler françois et anglois) et d’ouvrages de morale et de pédagogie qui ont été souvent réimprimés dans la seconde moitié du 16e s. | |
Titre de l'ouvrage | La Grammaire françoise, contenante plusieurs belles reigles propres et necessaires pour ceulx qui desirent apprendre ladicte langue |
Titre traduit | |
Titre court | La Grammaire françoise |
Remarques sur le titre | |
Période | |16e s,| |
Type de l'ouvrage | Grammaire pratique, grammaire pour étrangers |
Type indexé | grammaire pratique | Grammaire pour étrangers |
Édition originale | Anvers, Christophe Plantin, 1557. |
Édition utilisée | Anvers, Christophe Plantin, 1557. |
Volumétrie | In-8°, 64 folios paginés au recto uniquement (= 128 p.). |
Nombre de signes | 82000 |
Reproduction moderne | Édition commentée avec transcription du texte, introduction, bibliographie et index, par Colette Demaizière, Paris, Champion; Textes de la Renaissance, 100, série « Traités sur la langue française », 2005. |
Diffusion | Édition commentée avec transcription du texte, introduction, bibliographie et index, par Colette Demaizière, Paris, Champion; Textes de la Renaissance, 100, série « Traités sur la langue française », 2005. |
Langues cibles | French (FR, FRE) |
Métalangue | French (FR, FRE) | Latin |
Langue des exemples | French (FR, FRE) | Flamand du 16e siècle |
Sommaire de l'ouvrage | Le contenu de cette grammaire [table des matières sommaire] (f.1v). Dédicace à Messeigneurs, et maistres, les gouverneurs & marchans anglois (2r-5r). Sonnet (5v). De la consideration des lettres alphabetiques & declaraison de l'inversion d'icelles du latin en françois, au lecteur (7r). De la prononciation, changement et efficace des Lettres (7v). Briefve instruction, pour nayvement lire et prononcer le François (13v). Des articles et declinaisons (14r). Des etheroclites ou irreguliers (14v). De la comparaison des noms et adverbes (15r). Briefve instruction [pour] cognoitre le genre de chascune diction Francoise (16v). Des noms differens de genre et de signification et indifférents de son (18v). Noms differens de signification, et de son, et genre indifférens (19r). Des adjectifs masculins, et maniere de former leur feminins [sic] (19r). Des ponctuations (22r). Des figures (22r). Du phronom [sic] (22v). Du verbe (24v) [quatre conjugaisons; temps présent, imparfait, ‘indeffinitif’, ‘preterit parfait’, ‘temps à venir’; modes: impératif, ‘en souhaitant ou desirant’, ‘optatif ou desiderant’, conjunctif, potential, infinitif, impersonnel; ‘replique et mode des conjugations’. Des adverbes (57r). Des prépositions (59r). Esclercissement des Prepositions Latines à l'aide des doubteurs & illettrez, desirans avoir meilleure intelligence de plusieurs motz ou Vocables François, composés avecques icelles (59v). SIIRAV ED SUBINOITAICNUNORP [...] [texte en écriture inversée = De variis pronuntiationibus more Gallorum consequentes literas pronunciare ad ungem Anglus discat: Au sujet des diverses prononciations, que l’Anglais apprenne à prononcer à la perfection les lettres suivantes à la façon des Gaulois...] (61r). |
Objectif de l'auteur | Meurier dit s’adresser aux « gouverneurs et marchands anglois » (f. 2r). En fait c’est plutôt aux commerçants flamands du port d’Anvers qu’il s’adresse, dans une optique très pratique, d’où l’importance accordée à la prononciation, à la reconnaissance du genre des noms, aux formes verbales. « Aux yeux de Meurier, une langue s’apprend selon la méthode ‘directe’, de façon spontanée et répétitive » (De Clercq 2000, p. 272). La grammaire ne s’adresse pas aux enfants. |
Intérêt général | Vu son caractère rarissime, l’ouvrage pourrait être négligé: en fait c’est le seul ouvrage de Meurier à avoir un contenu théorique. Les autres (par ex. Vocabulaire françois-flameng, Conjugaisons flamen-françoises) ont été souvent réédités, mais contiennent peu d’éléments métalinguistiques. La Grammaire françoise est représentative de ce qu’il faut retenir du métalangage nécessaire pour apprendre les rudiments de la langue française dans un contexte non érudit. |
Parties du discours | Les parties du discours ne sont pas abordées en tant que telles (il n’y en a pas de définition dans l’ouvrage). Mais sont successivement traités les articles, les noms (comprenant les substantifs et les adjectifs), les ‘phronoms’, les verbes, les adverbes, les prépositions (qui couvrent aussi, comme chez les contemporains de Meurier, les préfixes). La conjonction n’est évoquée que pour ‘et conionction’ (f. 13v). L’interjection ne l’est pas. |
Innovations term. | Pas d’innovations terminologiques. |
Corpus illustratif | Le corpus d’exemples s’adresse aux adultes qui ont une connaissance minimale du latin (qui sert à des mentions métalinguistiques), mais aussi aux « doubteurs et illettrez » (f. 59v). Les exemples sont souvent moraux, souvent pris au monde des affaires de la classe marchande, avec des exemples prosaïques (Lacay, pisse cler, et faiz la figue au medecin, f. 33r) ou espiègles et des jeux de mots (aujourdhuy marié et fors demain marri, f. 51r), des devinettes, comme l’inversion des lettres dans la partie finale de l’ouvrage (f. 61r-63r) (cf. De Clercq 2000, p. 268-271; Demaizière éd. 2005, p. 16). |
Indications compl. | |
Influence subie | Meurier n’évoque aucune grammaire latine, « mais on peut relever l’influence de Dolet dans ce qu’il dit de la prononciation » (Demaizière éd. 2005, p. 15). En fait Meurier n’appartient pas au monde des érudits et semble s’être formé sur le tas, au contact des marchands anversois. |
Influence exercée | Les ouvrages pédagogiques ou moraux de Meurier ont connu un grand succès (un millier d’exemplaires chez C. Plantin et J. Waesberghe entre 1558 et 1587), mais sa grammaire a dû rester confidentielle. |
Renvois bibliographiques | → Références De Clercq J. 2000; Demaizière C. 2008; Demaizière C. Ã. 2005 |
Rédacteur | Colombat, Bernard |
---|---|
Création ou mise à jour | 2024-10 |